Fire in the Kitchen
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 Toi, moi ... et les autres. Azylis.

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B. Salvador Khan
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MessageSujet: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyDim 7 Juil - 16:51

Ressemblances.

Il y a de ces lieux qui inspirent. Propices à la beauté, au calme. Avec cette lumière qui change tout au long de la journée, et ce, chaque jour. Il y a de ces lieux reposants, permettant de se vider l'esprit, qui invitent au bonheur. Comme cette étendue d'arbres, coincée sur un bout de berge à proximité du lac. Certains, au loin, se promenaient aussi. Des couples naissants ou avec enfants et chiens, certaines bande de jeunes qui n'avaient rien de plus intéressant à produire en cette "fin" de journée. Il était aux alentours de vingt heures, et à peine la lumière naturelle avait baissé. Seules les ombres étaient le manifeste du temps qui s'était écoulé aujourd'hui, gigantesques, sombres, s'accaparant le sol. S'agrippant aux autres silhouettes étendues pour ne former qu'une ombre massive, compacte mais trouée par centaines d'endroits de minuscules points de lumières. L'étourdissant spectacle, l'incroyable ballet régi par le soleil, l'astre divin. Comme cet endroit, quasi royal, ascendant divin, pour un photographe qui jouait avec les lumières, les réflexions, les images produites par la nature.

Empoignant l'appareil pour le glisser sous mon nez, je vis à travers de l'objectif bien plus qu'un miroir du paysage en face de moi. Tantôt un bout de vie qui s'accroche pour ne pas sombrer, tantôt la trace d'un sentiment éperdu et immortalisé, ici un bonheur sans complexes, là l'écume d'une personne, comme une gifle. Une parcelle du passé qui, sous mes yeux, fleurit à nouveau. Comme une ombre qui s'anime, un souvenir devenu réel, une silhouette qu'on avait oublié dans un coin de notre cœur. Ressuscitée.

Après tous ces jours dans le noir, après tous ces jours dans le flou, perdu dans le trouble d'un espace-temps inaccessible, la revoilà. J'avais oublié que Woodlands était petite, contiguë. Et que la vie réserve bien des surprises. Ce n'est pas juste un souvenir, mon souvenir, ou moi. C'est un peu plus que ça. Une ancienne histoire, partagée, déchirée, recollée, connue, ancrée en nous, inexplicablement. Comme si cette histoire, on l'avait vécu cent fois. Qu'on connaissait les péripéties par cœur, la fin sur le bout des doigts. Il y a toi. Il y a moi. Et il y a eux, elle. Tous les autres qui gravitent autour de nous, qui nous effleurent. Sans nous atteindre, jamais, mais ils sont là et bien là, en filigrane de tes pensées, de tes gestes, de ton attitude, de ton être. Invisibles présences.

Je baisse l'objectif, et tu es là. Toi, et toi toute seule. Toi dans ta complexité que j'ai l'impression de connaître, dans tes recoins où j'ai l'impression d'exister. Déjà la dernière fois, c'était ici, ou presque. Sur ces berges, sous cet air. Cette même impression d'être seuls au monde.
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Azylis Swan
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyLun 8 Juil - 23:00


    J'avais passé la soirée au parc, comme souvent depuis quelques temps. J'avais regardé les gens passer, les enfants jouer, le soleil se coucher, lentement. Et puis, pour faire honneur à mon père qui m'avait inscrite à l'université, je m'étais munie de mon carnet de croquis pour améliorer mes esquisses. Je n'avais jamais aimé le dessin, ou du moins, je n'avais jamais eu la patience d'apprendre. J'avais toujours eu un faible pour la photographie, mais mes études m'obligeaient à apprendre différents médiums. Le temps était magnifique, un splendide couché de soleil, m'offrant des dégradés tantôt oranges, tantôt  roses. A cet instant précis, j'aurais tellement aimé savoir peindre.
    Il me restait tout de même mon carnet, sur lequel je tentais de croquer rapidement des personnes passant, des chiens en mouvement ; tout ce que l'on pouvait trouver à une heure si avancée de la journée dans un parc. Mais le résultat n'était pas brillant, et je commençais à perdre patience. Je le rangeais donc, et fermais les yeux. Je restais là quelques temps, le visage face au soleil couchant, appréciant les derniers rayons de la journée. Il n'était pourtant pas si tard, la journée me semblait étrange, comme hors du temps. Cet instant était plaisant, captivant.
    Et puis, je rouvrais les yeux après ce qui me parut être une éternité. Je fus même surprise de voir que le soleil n'était pas couché. Bien qu'agréable, le temps m'avait paru long. Et puis je le vis, cet homme brun à la carrure parfaite. J'étais persuadée de l'avoir déjà vu, je me rappelais presque de sa voix sans même l'avoir entendu. Il me semblait familier. Il me vit lui aussi, et baissa son appareil. Ce visage, j'étais à présent sure de l'avoir déjà vu.
    Je pensais tout d'abord à Hermès, mais une fois de plus j'étais convaincue que le manque que je ressentais face à mon ami perdu me donnait des hallucinations. Je le voyais partout, l'imaginais partout. Mais cet homme face à moi, ce n'était pas lui, et je le savais. Je me levais alors de mon banc et pris sa direction, sans réellement savoir pourquoi. J'avais pour habitude d'être plutôt introvertie depuis que j'étais à Woodlands. J'avais beau être sociable, j'allais rarement vers les gens, et attendais en général qu'ils fassent le premier pas. Mais pas cette fois, cette fois c'était différent, j'en étais persuadée.
    Une fois arrivée à sa hauteur, je n'avais plus aucune idée de ce que je devais faire, dire. Je m'étais approchée sans réfléchir, et je me trouvais telle une idiote devant lui, un peu béate. Je trouvais la réplique du "on ne se serait pas déjà vu quelque part ?" un peu usuelle, déplacée, totalement inappropriée même. Je n'étais pas venue pour flirter, en fait, je ne savais pas la moindre idée de la raison qui m'avait poussée à m'approcher. En dernier recours, mon regard se posa sur le boitier qu'il tenait dans ses mains, et je souris doucement. « C'est un bel appareil que tu as là ». C'était sans aucun doute l'une des choses les plus débiles que j'avais dites dans la totalité de mon existence.
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyMer 17 Juil - 20:54

Oubli.

Elle possédait la démarche que j'attribuais à une amie New-Yorkaise, et jamais elle n'avait mis les pieds dans le Texas. Ses cheveux me rappelaient celle d'une fille que j'avais autrefois aimé. Son visage, enfin, avec ces yeux pétillants et un sourire presque timide me rappelait ma soeur. Toutes ces femmes dans celle-là. Condensé d'émotions, prière de ne pas craquer. Même si ces femmes semblaient m'avoir oublié dans le fin fond de la banlieue de Houston, je ne pus m'empêcher de ressentir leur manque. Ma vie autrefois minutée, avec ses routines et ses rendez-vous enterrés à présent, je ne devais pas les regretter. Ma vie aujourd'hui, sans contraintes ni attentes formaient une amélioration notoire à celle d'avant, mais mes promesses de non regrets s'étiolaient. A cause d'elle. De ce visage que j'ai l'impression d'avoir toujours connu, de ce regard impressionnant dans lequel je me suis perdu des centaines de fois. Sauf qu'elle n'était qu'apparition, cette femme au devant de mes yeux. Illusion créée par les jeux de lumières, de la tristesse qui m'emplit, de la fatigue accumulée ...

Sauf que sa voix, elle, teintée de rouges et d'azurs, aux intonations suaves et riches, envahissait l'espace entre nous. Frêle. Ses mots qui viennent à moi, rassemblés en une phrase incongrue, me tirent un sourire. La candeur dans sa voix, l'innocence de ses inflexions douces. D'autres voix se mêlèrent un instant à la sienne, en sourdine, uniquement perceptibles par mon imaginaire. Des mots d'enfants, des désirs étouffés, des paroles échappées.

- Certes, mais aucun appareil au monde ne serait capable de rendre fidèlement toutes les nuances d'un tableau comme celui-ci. Je gardais les yeux sur elle tandis que ma phrase s'achevait, et mes lèvres s'étirèrent malicieusement. Mais ces propos, ce flirt désintéressé, cette attitude que nous avions, même l'endroit et la myriade de rayons de soleil qui tachaient ses cheveux blonds , tout cela me criait une impression de déjà-vu. Je chassais ce sentiment de mes pensées. Enfin, j'essayais, le chaos dans la tête. Je me souviens de toi, Azylis. Le fait que je me rappelle son nom m'étonnais moi-même, mais je réussis à poursuivre. J'ai cette sensation de déjà-vu, du moins ... Elle, les autres. Ici, ou peut-être là. Quelle importance ?

Je l'avais déjà vu, c'était certain. Elle. Azylis. J'avais même probablement … Oui, c'est ça, on avait couché ensemble. Honte à moi de ne pas m'en être souvenu avant. Se rattraper, maintenant. Eviter la chute, fatale. Réparer mes fautes, essayer. Un éclair de douleur passe sur mon visage, la laideur s'en empare un bref instant. Et puis … et merde.
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Azylis Swan
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyMar 23 Juil - 23:08


    Ri-di-cu-le. Ma réplique avait été totalement ridicule, et j'en avais conscience. J'aurais pu trouver mille et une manière d'accoster ce jeune homme à l'allure si familière, mais il avait fallu que ces mots débiles sortent de ma misérable bouche. J'avais presque honte, chose qui ne m'arrivait pas souvent. « Certes, mais aucun appareil au monde ne serait capable de rendre fidèlement toutes les nuances d'un tableau comme celui-ci ». Je souriais alors, observant ce qui nous entourait. Et puis, alors que les derniers rayons de soleil de la journée réchauffaient mon visage, je laissais un léger silence s'installer. Je ne savais pas vraiment que dire, que faire, mais ce silence n'était toutefois pas empli de gêne. C'était comme si l'un comme l'autre, nous profitions de ces quelques instants.
    Ce fut finalement mon interlocuteur qui, après un petit moment de réflexion, prit la parole. « Je me souviens de toi, Azylis. J'ai cette sensation de déjà-vu, du moins... ». Nous étions donc deux à ressentir cette familiarité. Il n'avait pas l'air très à l'aise, comme si, tout comme moi, il avait beaucoup de mal à se souvenir. Il se souvenait de mon nom, alors que je peinais à me souvenir du sien, ce qui signifiait que notre première rencontre ne datait pas tant que ça, ou bien tout simplement que je l'avais marqué. Mais je penchais plutôt pour la première solution, qui me semblait plus probable.
    Et puis je me souvins. Il ne s'agissait bien sur pas de mon amour perdu, mais plutôt d'un homme avec lequel j'avais passé une nuit. C'était étrange que je ne m'en sois pas rappelée plus tôt, cela m'aurait sans doute permis de ne pas me ridiculiser. Effectivement, je n'aurais jamais fait le premier pas, trop peu habituée à reprendre contact avec mes anciens amants. « En effet, si je ne me trompe pas nous avons passé une nuit ensemble ». Tant qu'à être face à lui, autant jouer la carte de la sincérité. Je n'avais pas pour habitude d'interpeller des gens dans la rue, surtout après un tel moment d'intimité, mais je ne voyais pas vraiment quoi faire d'autre. Nier ce qui c'était passer ? J'aurais été encore plus ridicule.
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyMer 24 Juil - 20:12

Ouais ouais ouais. Son allure familière, je la connaissais. Cette impression éclata, se brisant en de milliers de petits points qui m'attaquèrent le visage. Bien sûr. Prends-toi ça en pleine tronche. Ton futur englué dans un présent qui fait mal et un passé qui resurgit. Comme ça, gratuitement. Un tableau qui a goût d'on ne sait quoi. D'ailleurs, reprendre contact avec ses "ex" était plutôt contre-indiqué. Et dans ses yeux, la compréhension, qui franchi la barrière de ses lèvres muettes, contribuant à ce spectacle immonde. L'envie de fuir, de s'envoler avec une nuée d'oiseaux, de souhaiter trouver une brèche dans l'espace temps, d'habiter une autre dimension. Voire même de toujours être l'insouciant comateux.
Bon, il ne me reste plus qu'à assumer. Et puis, je n'allais tout de même pas regretter d'avoir couché avec une si jolie fille ? Il flottait dans l'air un vibrant sentiment de gêne et d'éclat de rire, balancement entre deux impressions réduites au silence le plus respectueux. Comment se débarrasser de cette pâte collante ? L'atmosphère virait au rouge du coucher du soleil ... Rouge honte, rouge sentiments.

- C'est ce qu'il me semble, à moi aussi ... Disons que je viens de passer trois mois dans le coma, certains de mes souvenirs antérieurs sont encore un peu flous ... Un peu de mensonge dans cet étalage de vérité, qui s'en souciera ? Ou comment détourner la conversation vers des penchants moins compliqués, c'était facile, c'était simple d'utiliser mon coma quand il m'arrangeait, mais question utilité je n'avais pas encore trouvé mieux.

Un soupir mêlé de soulagement, un regard suivi d'un sourire. Comment suivre mon chemin de vie si mon passé me bloquait, s'imposait ? Peut-être qu'il me rappelait que j'avais oublié quelque chose en préparant mon périple. Certes, mais quoi ? Le soleil, le lac, une ex, un appareil photo ? La " gêne" bizarre que je ressentais ? Me rappeler de ne pas oublier, peut-être. Je ne me voyais ni excuses à présenter ni remerciements à offrir ou recevoir. Pourquoi elle, pourquoi ce soir ? - Enfin, cette expérience m'a fait changer d'attitude, à propos de ma vie, tout ça... Et toi ? Qu'est-ce que tu deviens ? Une conversation banale offerte au vent et aux fleurs comme il en existerait des milliards d'autres. Mais si nous nous arrêtons toujours sur les choses importantes, peut-être oublierions nous les choses futiles, les choses vitales, comme le simple contact entre deux êtres.
Je ne pouvais m'empêcher de remarquer foule de petits détails, dans ses yeux, dans ses cheveux, les moues qu'elle arborait, me faisant comprendre que son état d'esprit était aussi bousculé que le mien, son corps gêné. Plus pitoyable que nous, tu meurs. Et puis cette lumière rosée, les reflets par milliers sur l'eau, le vent quasi-inexistant. La vie est faite d'occasions, quitte à recevoir un rire et un refus, je lui demandais.

- Tu accepterais de ... Que je fasse quelques photos de toi ? Ici ? Avec ce magnifique appareil ... finis-je en souriant et en brandissant l'objet. Et voilà, fini les sensations troubles, ce ne serait que toi, l'appareil et moi - le photographe. Si tu l'acceptes, bien sûr, tu es libre de passer ton chemin, faire comme si on ne s'étaient pas croisés, ni parlés ... Ou bien, tu peux profiter de l'occasion, l'arracher à cette journée comme il en existe et en existera d'autres ...
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Azylis Swan
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyDim 28 Juil - 17:32


    « C'est ce qu'il me semble, à moi aussi... Disons que je viens de passer trois mois dans le coma, certains de mes souvenirs antérieurs sont encore un peu flous... ». J'avais donc raison, par chance je ne m'étais pas trompée. Nous nous étions déjà vu, et avions passer une nuit tous les deux, à faire bien plus que parler. Je le regardais intriguée, un peu étonnée par ce qu'il venait de me dire. Nous nous ne connaissions pas, en dehors de cette nuit, et c'était plutôt étrange qu'il m'informe de son coma. En même temps, après quelques secondes de réflexion, je le comprenais. En effet, il se serait sans doute senti mal à l'aise s'il avait oublié quelque chose dont je lui parlais. Je ne relevais pas, pas vraiment sure qu'il voulait étaler sa vie à une presque-inconnue. Finalement, je n'eus pas le temps de laisser un silence s'installer puisqu'il poursuivit. « Enfin, cette expérience m'a fait changer d'attitude, à propos de ma vie, tout ça... Et toi ? Qu'est-ce que tu deviens ? ». Rien n'avait changé. J'étais toujours enfermée dans cette prison dorée qu'était devenue ma vie. Je bossais tant que je pouvais, étudiais, dépensais... Et j'avais fait la terrible erreur de coucher avec mon meilleur ami. Mais rien de toute ça ne l'intéressais, et je ne me voyais pas vraiment en parler avec lui, comme si nous nous étions toujours connus. « Et bien... Rien ne change de mon côté. Je bosse au Cinemark pendant mon temps libre, et j'étudie les arts ». En somme, rien de passionnant. « Mais toi, qu'est-ce qui t'es arrivé ? ». Je me rendais alors compte de ma débilité. « Désolée, c'est franchement indiscret ».
    Depuis le début de notre discussion, je m'étais rendue compte qu'il m'observais sous tous les angles. Pas au point de me mettre mal à l'aise puisqu'il le faisait plutôt discrètement, mais suffisamment pour attiser ma curiosité. Finalement, j'eus la réponse très rapidement. « Tu accepterais de ... Que je fasse quelques photos de toi ? Ici ? Avec ce magnifique appareil... ». Je ne fis même pas mine, trouvant l'idée amusante. Je n'étais pas du genre à me mettre en avant, mais je me disais que ça pouvait changer un peu de ma vie devenue si monotone. Et puis, avec une telle excuse, je ne pouvais pas dire non. « Comment refuser ? Mais uniquement si tu me promets de ne pas les diffuser ». Je souriais de plus belle, heureuse d'avoir pris le chemin du parc ce soir, et d'être tombé sur lui.
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyMar 30 Juil - 19:18

Et plus je te regarde et plus je te reconnais. C'est pas faute de ne pas te connaître physiquement, mais le corps et l'esprit sont deux choses bien distinctes. Le premier, je connais, le second, je découvre. Et ce que je découvre me plaît. Une artiste, hein ? Comme quoi, il n'y a pas que pour moi pour qui cet endroit est idéal.
Elle me pose une question puis se ravise, s'excuse. Pourquoi ? Je veux dire, j'en ai parlé le premier, je n'y étais pas obligé. Si elle veux plus de détails, elle demande. Je vais pas me rebiffer.

- Rien de plus qu'un accident de moto mais … là, je ne me souviens vraiment de rien ... Et non, je veux dire, c'est pas honteux, c'est comme ça ! J'en ris, non pas parce que c'est drôle, mais bien pour lui prouver que je l'avais accepté. Qu'est-ce que j'y pouvais ? Trois mois envolés, on ne peux plus les rattraper. Alors on vit avec, on tourne doucement la page. Ce n'est pas comme si j'avais laissé des années de ma vie dans cette chambre blanche, immaculée. Trois mois, ça ne se voit pas à l'échelle d'une vie.

Ton visage qui se pare de couleurs naturelles, le décor lui semble irréel. Allons nous enivrer de pigments et de pixels, dommage que mon appareil ne soit pas argentique. Mais laisse-moi immortaliser ta beauté brute, sans autre fards que ceux de la surprise, pour que je m'en souvienne, "à tout jamais". Laisse-moi goûter de ta candeur, laisse-moi un morceau de toi, "à tout jamais".
Et elle accepte, comme ça, dans un souffle. Dans un simple souffle, elle fait le bonheur de ma soirée. Photographier un mystère, immortaliser une artiste. Dans un lieu surréaliste tant les feux du soleil donnent au lieu une dimension magique.
Une étoile perdue scintille entre les rayons du soleil couchant, un oiseau bruyant perce le lac endormi. Dans un silence abject, la bulle de nos âmes se trouve hors espace temps, loin d'ici, nous sommes perdus dans les nuages. Nous, comme deux fleurs sauvages dans un terrain vague, nous, comme deux étoiles proches d'un trou noir. Inconnus et pourtant loin d'être indifférents, Azylis et moi redécouvrions l'esplanade près du lac, l'herbe, les arbres et les animaux. Le parc s'était rapidement vidé de ces familles tardives, profitant de la fraîcheur d'un soir, pour nous laisser comme seuls au monde, dans sa nature.

J'avise mon appareil devant mes yeux, et je prends un premier cliché. Comme ça, à froid, sans prévenir. Une claque pour toutes ces coiffeuses et ces maquilleuses, la beauté brute se surprend, s'invite, s'invente, se livre un soir dans un parc, sans prévenir. Elle arrive sur la pointe des pieds, et il faut l'attraper avant qu'elle ne nous échappe. Je regarde le cliché sur le retour numérique, prend vaguement une tête horrifié.

- Ne t'inquiètes pas pour ça … Je la regarde avec un sourire d'ange. Et redeviens sérieux en quelques secondes. C'était mon job après tout, mes mains reprirent l'appareil machinalement, ma voix insuffla des indications maintes fois répétés. Recule un peu si tu veux … N'hésites pas à jouer avec l'objectif, avec moi, avec les arbres, ou le vent. Avec tes cheveux. Charme l'objectif, Azylis. Charme moi.
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyMar 13 Aoû - 18:40


    Il n'eut pas l'air gêné par mon indiscrétion. Au contraire, il parlait avec une facilité déconcertante de ce sujet qui m'avait pourtant paru tabou. Peut-être qu'il avait besoin d'en parler, ou que tout simplement il l'acceptait. « Rien de plus qu'un accident de moto mais … là, je ne me souviens vraiment de rien ... Et non, je veux dire, c'est pas honteux, c'est comme ça ! ». Il avait l'air de l'accepter, en tout cas, et ses rires accentuèrent mon idée. Inconsciemment, j'eus envie de lui souhaiter un bon rétablissement, d'espérer que cette mémoire qui lui jouait des tours allait finir par retrouver l'ensemble de ses capacités. Mais je ne le fis pas, parce que je trouvais ça idiot. Je lui offris alors mon sourire le plus pathétique, me faisant sans aucun doute passer pour une débile.  
    J'envie cette facilité avec laquelle il appréhende la vie, le futur. Je ne comprends pas sa façon de surmonter un tel événement, alors que moi-même je ne parvenais pas à accepter mon propre sort. Je souffrais d'un décalage, d'une marche immense entre ma vie d'avant et celle d'aujourd'hui. Mais j'avais toujours mes souvenirs, je me rappelais des bons comme des mauvais moments ; et c'était sans doute ça qui me faisait tant souffrir. Je me mis presque à l'envier. J'aurais tellement donné pour ne pas me souvenir, pour ne pas avoir à connaitre cet écart. Alors qu'il devait passer ses journées à tenter de se souvenir, je passais les miennes à tenter d'oublier. C'était étrange.
    Il était là, face à moi. Son appareil dans les mains, cachant son visage. Alors qu'il commençait à prendre des clichés, j''espérais inconsciemment ne jamais voir le résultat. J'étais bien trop peu fière de moi-même pour pouvoir apprécier mon visage sur papier. Je me serais trouvée ridicule, pathétique. « Ne t'inquiètes pas pour ça … ». Et il me dévisage rapidement avec un magnifique sourire.  « Je me souviens, c'est ton sourire qui m'a fait craquer, ce soir là ». Alors que je ne sais même pas s'il se souvient de cette nuit, ou simplement de moi comme ayant appartenu à son passé. Je me mis alors à penser à ces instants partagés avec lui, qui furent particulièrement agréables. Alors que je me perds dans mes pensées, il s'active derrière son appareil.  « Recule un peu si tu veux … N'hésites pas à jouer avec l'objectif, avec moi, avec les arbres, ou le vent. Avec tes cheveux. Charme l'objectif, Azylis. Charme moi. ». Alors que je suis ses instructions, je bloque. Je n'avais jamais eus à le charmer, pour qu'il vienne vers moi. Ou du moins, je ne m'en étais pas rendue compte. Je bougeais légèrement mon visage, laissant le vent porter ma chevelure blonde. Je souris innocemment, lui rendant la monnaie de sa pièce : il m'avait charmé, c'était maintenant à moi de le faire.
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyMer 14 Aoû - 18:25

Spontanéité.

Et prends ça dans ton joli objectif, Salvador. Tu ne fais pas le poids, il serait temps que tu en prennes conscience.
Regarde sa beauté, son éclat, et regarde toi, dans ta poussière. Elle dans son humilité, se tourne pour me faire face. Elle dans sa gentillesse, dévoile ce qui l'a fait craquer quelques mois auparavant. Et moi dans mon humanité, dans mon professionnalisme, je reste là, debout derrière l'appareil, captant les vibrants moment qu'elle offre. Qu'elle m'offre. Sans oser relever, délivrant du bout des lèvres quelques conseils. Elle se dévoile, sans y faire attention toutefois. Elle se donne à l'objectif, par le jeu que nous entreprenons, sans réel autre but que celui d'immortaliser ces quelques moments. Le fait-elle pour le jeu, pour l'ennui, par sa générosité … ou pour moi ? Il subsiste un doute. Incertain, j'enchaîne les prises, captivé par la fraîcheur naturelle qui s'en dégage, une spontanéité. Cela me changeait de ces photoshoot pour les magazines. Quand il fallait mitrailler un intérieur sans âme, le jeu n'en valait pas la chandelle. Quand c'était des célébrités ou des top plus ou moins connus, la même chose se produisait. Un arrière-goût de déjà-vu qui trouble le reste de ma conscience.

Seules les rues de Manhattan me servaient d'échappatoire. Et ici aussi, visiblement. Sans rien d'autre que la nature, l'apprivoisement de l'astre solaire et la danse qui en résulte avec le sujet. Le défi n'est pas forcément plus coriace, mais sa réussite n'a rien à envier aux papiers glacés produits dans les fabriques à rêves.
Je ne sais combien de temps nous prîmes. Mais rapidement, la luminosité déclina. Je me redresse alors, assourdi par sa beauté maintenant rendue terne. Comme un brutal réveil, un seau d'eau jeté dans la figure, je pris conscience de quelque chose. Triste. Pitoyable. Honteux, presque. Honteux pour le nouveau Salvador, tellement normal pour l'ancien Baelfire. Mais Azylis, ne me juge pas. Même si je m'aperçois que je ne connais que ta silhouette, n'apprécie que tes formes, n'immortalise que ton apparence.

- Il va faire trop sombre pour continuer ... On va prendre un verre ?
S'échapper. S'envoler. Persister. Gratter sous les couches de l'épiderme, connaître ton identité devenait mon but. Se quitter à cause du soleil, le même qui a permis la rencontre était inconcevable. Je prend les rênes de cette soirée bien entamée, avec le sentiment de ne pas l'avoir laissée avec depuis le début. Mais ce sourire sincère et ses yeux aux milles étoiles m'encouragent. Mais étonne-moi, Azylis, joue avec nous, guide-nous ce soir dans ton monde coloré. Une prière sourde, le temps de ranger l'appareil pour moi, ses affaires pour elle.
Danse. Danse pour moi, danse pour toujours. Tes moues et tes postures, tes cheveux et tes lèvres acides, avides.Ravi de constater sur toi que la gêne première n'est plus. La situation est toujours aussi bizarre, mais comme je l'avais prédit, moins. Et maintenant, on fuit. La fraîcheur tombe, les paillettes aussi. Là encore, ma question attend patiemment ta réponse, un assentissement qui réchauffera mon cœur encore un peu plus.

- J'ai ma voiture ... T'es venue en voiture ou je t'emmène ? Woodlands n'est pas si grande, il ne fallait pas beaucoup de temps pour se rendre au lac, assez centré dans la ville. Mais les bars les plus sympas eux, étaient excentrés. Alors, dis-moi où est-ce que je t'emmène, où nos routes finiront par se séparer.
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Azylis Swan
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyMar 20 Aoû - 15:16


    Très rapidement, il fut quasiment nuit. Je ne m'étais pas rendue compte que le temps passait si vite, que les rayons du soleil avaient maintenant presque disparus. Il baissa alors son appareil, réalisant lui aussi l'heure avancée de la soirée. Nous étions restés là, dans un silence presque total, à ne rien faire d'autre que nous observer. J'avais cette impression que ce moment que nous partagions était étrange, mais je ne savais pas pourquoi. Surement à cause de cette façon d'immortaliser mon visage. Je n'avais pourtant pas fait de chichis, je n'avais pas posé. J'étais restée totalement naturelle, et bien que nous avions eu un moment d'intimité quelques mois plus tôt, il n'avait pas du me voir comme ça avant. " Il va faire trop sombre pour continuer ... On va prendre un verre ?". J'aurais pu trouver sa demande un peu déplacée, compte tenu des événements passés, mais ce ne fut pas le cas. Il y avait quelque chose chez lui qui m'intriguait, quelque chose qui me faisait me sentir bien près de lui. Les minutes précédentes, ou peut-être les heures, qui venaient de s'écouler dans ce parc, étaient calmes, presque rassurantes. Je ne le connaissais finalement pas, mais j'avais cette sensation d'être en sécurité, presque avec quelqu'un de familier. C'était surement cette ressemblance avec Hermès qui me faisait penser ça, en tout cas, je ne pouvais pas refuser sa demande. " C'est une bonne idée ". Je prenais alors mon sac que j'avais posé par terre, et m'approchait de Salvador, prête à le suivre. "J'ai ma voiture ... T'es venue en voiture ou je t'emmène ?". Mon père m'avait offert une voiture peu de temps après mon arrivée à Woodlands, mais je n'avais jamais pris le temps de passer mon permis. C'était idiot, compte tenu que mon rêve le plus fou avait été de sortir le plus vite possible de mon dernier foyer pour travailler suffisamment et m'acheter une voiture. Et fuir, partir le plus loin possible de ce pays de malheur. Malheureusement, l'arrivée de ma tante avait fait disparaître mes envies d'évasion, et avec elles mon rêve de road trip. "Je veux bien que tu m'emmènes. Et je te laisse le choix de notre destination". Je connaissais bien trop les bars de Woodlands pour avoir l’honnêteté de le dire, et j'en avais franchement honte.
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyJeu 22 Aoû - 17:09

La nuit prenait ses quartiers, imposante, insolente, sans demander son reste au soleil ou aux habitants. Mais il fallait bien une fin, un point final à chaque journée qui s'écoulait, ce point d'orgue s'accompagnant généralement d'une belle majuscule, pour une autre histoire que la nuit apporte inévitablement. Et là, si un des acteurs change, il en reste suffisamment pour écrire de nouvelles péripéties. Alors, naturellement, j'invitais Azylis à stopper la séance improvisée afin d'aller finir la journée - ou commencer la soirée - dans un bar à Woodlands. Elle ramassa son sac en un geste que j'associais une fois encore à l'une de mes proche - ma sœur, en l'occurrence. Durant la séance photo, ses ressemblances avec mes proches ne m'avaient pas tant marqué que ça, plongé dans le 'travail'. Mais pour sûr, quand je regarderais ces photos, ce soir, demain ou dans bien plus longtemps, je verrais mes amies New-Yorkaises sur le papier glacé, ma sœur sur l'appareil. Mais pour le moment, je voulais partager ma soirée avec Azylis, pas avec une impression.

Proposant de l'emmener, elle accepte rapidement, et nous décampèrent aussitôt, étant donné qu'il nous fallait traverser le parc aucunement éclairé, semé de creux, de buttes et de mottes de terre comme posés exprès sous nos pas … Mais nous voilà bientôt dans ma formidable et grandiose voiture américaine - de location donc, rapiécée de partout et usée par le temps, cela dit, plutôt propre. Et arrivé au volant, le choix de la destination s'imposa. Le Vieux Bar, enfin, ça ressemblait drôlement à un pub. Mais c'était vieux, ça avait du charme, une bonne ambiance et des bonnes boissons pour pas cher. Pas que le prix soit un critère, mais les attrape-touristes proposaient pire pour trois fois plus. Et comme il nous faudrait un certain temps pour arriver à destination, et que la radio diffuserait probablement quelque chose de déplacé et ceci dans un crachin insupportable - et que je transportais une mystérieuse jeune femme dans un bar étrange et que notre re-rencontre en elle-même s'avérait particulière, je fis la conversation de la plus banale des manières.

- Alors, parle-moi un peu de toi, Azylis. Je vais te mitrailler de questions et tu réponds à celles que tu veux, OK ? Alors … tu habites dans quel quartier ? J'ai dû le savoir, mais je ne m'en souviens pas … As-tu quelqu'un dans ta vie ? Et au fait, tu as quel âge ? Tu peux boire, au moins ? Et tu bosses, t'étudies ... ? Je jetais un coup d'œil à son attention, pour lui signifier que l'interrogatoire se terminait et que c'était maintenant à son tour de s'exprimer … si elle le souhaitait.

Je pris un virage serré à droite, n'ayant aucunement anticipé la route, absorbé par les dires d'Azylis. Un klaxon furieux retentit, mais qu'importe. Voyant que sa voix s'était éteinte subitement - enfin, n'entendant plus rien-, je levais un index du volant. - Et on ne fera aucun commentaire … Ma conduite parfaitement désastreuse ? Prions pour qu'elle n'ait remarqué que cet incident, et pas le piéton qui traversait où je freinais juste à temps, ni le trottoir qui grinça contre la gomme de mes roues quand je me garais enfin devant le bar. Entiers. Mais il y avait bien une raison pour laquelle je préférais ma moto - et ce n'était pas pour sentir le vent rafraîchissant claquer contre mes doigts en plein hiver.
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyJeu 29 Aoû - 13:40


    Alors que je le suivais, nous traversions le parc dans la pénombre. Il ne faisait pas totalement nuit, mais j'avais un peu de mal à voir devant moi et j'avançais avec hésitation. Quand il me désigna sa voiture, je fus finalement heureuse d'y arriver. Bien qu'il ne faisait pas froid, un léger vent frais commençait à se faire sentir et j'appréciais l'abris de la voiture. Il ne mentionna pas le nom de l'endroit vers lequel nous nous dirigions mais je n'avais pas de mauvaise impression. Nous nous étions rencontrés dans un bar qui m'avait beaucoup plu, et j'avais passé une bonne soirée. Inconsciemment, j'étais persuadée qu'il en serait de même, tant pour l'endroit que pour sa compagnie. Je n'arrivais pas à savoir si c'était sa ressemblance avec Hermès qui y était pour quelque chose, mais je me sentais à l'aise avec lui. C'était un ancien amant pourtant, j'avais une sensation de familiarité, c'était étrange. Une fois tous deux installés et la voiture partie, il engagea la conversation. "Alors, parle-moi un peu de toi, Azylis. Je vais te mitrailler de questions et tu réponds à celles que tu veux, OK ? Alors … tu habites dans quel quartier ? J'ai dû le savoir, mais je ne m'en souviens pas … As-tu quelqu'un dans ta vie ? Et au fait, tu as quel âge ? Tu peux boire, au moins ? Et tu bosses, t'étudies ... ?". Je me retournais vers lui, un sourire amusé collé aux lèvres. Je ne m'étais pas vraiment attendue à tel interrogatoire. Nous nous étions connus pourtant, tant l'un que l'autre n'avait pas l'air de se souvenir. Cette soirée alcoolisée ne m'avait laissé que de vastes souvenirs, tout du moins concernant ce genre d'informations. "Je n'ai rien à cacher. Je vis chez mon père à Sterling Ridge depuis deux ou trois ans, et je viens de reprendre mes études d'art. Je bosse au Cinemark pour tuer le temps, et ne t'inquiète j'ai 21 ans, je peux donc boire légalement. Ah, et je suis seule, je n'ai personne dans ma vie". Officiellement, du moins. Alors que j'allais lui retourner l'interrogatoire, Salvador donna un brusque coup de volent. Je n'avais pas peur en voiture, et je ne fus pas plus inquiète que ça quand je me rendis compte que rien de grave n'était arrivé, ou en train de se produire. Toutefois, je restais surprise. " Et on ne fera aucun commentaire … Ma conduite parfaitement désastreuse ? ". Je rigolais avant de l'excuser. " Je n'ai pas encore passé mon permis parce que je me considère comme un danger public et que j'ai peur de ce que je pourrais faire au volant alors, je ne risque pas de t'en tenir rigueur ". Mais de toute façon nous arrivions, et nous descendions déjà de la voiture. Il n'y avait rien eut de mal, c'est ce qui comptait.
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyDim 1 Sep - 16:56

Vie.

Lasse, enfoncée dans le cuir de location, Azylis, ma charmante compagnie pour la soirée, se prêta à mon jeu. Avec un magnifique sourire, qui plus est. Le genre qui illumine une soirée sombre, au fond d'une voiture qui roule avec phares et sans grâce. sa voix s'échappe par volutes, légère, me distrait. Et pouf le virage, qui envoya valser ses mots et son passé sur le pare-brise de mon incapacité à faire deux choses simultanément. En l'occurrence, écouter les dires et conduire. Donc, pour résumer, j'avais parfaitement capté les paroles de la blonde qui se trémoussait à mes côtés, et oublié la route. Faut dire qu'Azylis est quand même bien plus charmante qu'un ruban de bitume dans le noir. Célibataire, vit chez son père, artiste, peut boire. Ce qui veut dire que lorsqu'on s'est connus, la première fois … Eh merde.

Faire des soirées, payer des verres aux charmantes créatures. Que ce soit légal ou pas ne m'avait jamais traversé l'esprit. Et elle non plus, visiblement. Et c'est à ce genre de pensées auxquelles on arrive quand on prend un virage trop serré, qu'on effleure le trottoir, et tout un tas de pensées contradictoires viennent vous parasiter la boîte crânienne. Diverses, éparses, joyeuses, tristes, ça vient une seconde, et ça repart, l'adrénaline s'évapore et il ne reste rien en une autre poignée de secondes. Et soudain, on parait légèrement vide, aveugle, sourd. Blanc dans l'habitacle noir. Et un rire cristallin brise cette impression étrange, emplit le vide de quelques mots. Deux dangers publics qui bientôt se rangent, prêts à écouler quelques alcools histoire de ne plus se rappeler qu'ils sont loin d'être des as du volant - sauf derrière le volant de mario kart, mais c'est une autre histoire.
Garés. Je contourne la voiture, constatais qu'Azylis était déjà sortie de l'engin et fit de mon mieux pour me détendre -me décrisper. A la rigueur, nous n'étions pas obligés de rentrer en voiture. On pouvait appeler un taxi ou dormir à l'intérieur. C'était plus prudent. Je poussais la porte, la retint pour la blonde et nous nous installâmes au bar, juchés sur de hauts tabourets renfoncés. Je la regardais, l'invitant à commander d'un regard et d'un sourire, puis doublais la commande.
Malgré tout, ça avait des airs de déjà-vu.

Elle, moi, un bar. Elle, moi, deux corps jeunes et pas vraiment innocents. Elle, moi, une infinité d'horizons, mais seulement deux issues évidentes.

On recommencerait. Ou pas.

C'est mystique, cette attirance. Obscur. On avait l'impression de se connaître l'un l'autre, et pourtant nous étions des quasi-inconnus. Pourquoi, pourquoi ? Pourquoi elle ressemble à ces femmes que j'ai aimé, pourquoi son authenticité m'attire-t-elle ? C'est pas normal, c'est trop normal, c'est trop linéaire, trop bien tracé, c'est trop simple, tellement simple.

Les boissons arrivèrent. On reproduisait les mêmes mouvements, inconsciemment. A la tienne, à cette journée, cette soirée, notre rencontre et tout le toutim. J'ai l'impression d'avoir déjà passé cette soirée … C'était à la fois flippant … mais en même temps, comme je savais l'issue probablement sympa … J'allais pas m'enfuir. Mais à l'époque … tu n'étais pas majeure. Ouais c'est ça, Salvador, rassure-toi, aujourd'hui ça sera légal …
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyDim 8 Sep - 14:55


    Quelque chose semble le gêner, lorsque je parle de moi. Quelque chose que je ne devrais pas tarder à savoir. Il ne semble finalement plus si à l'aise, mais ce moment ne dure pas. Peu de temps après, nous étions sortis de la voiture, sur le trottoir. Salvador ouvrit mes pas, et je le suivis. Il semblait plus dégagé, moins crispé, et je me détend davantage moi aussi. Il me tint la porte, et je prenais la direction du bar. Une fois installée, je commandais une bière -bien que j'avais une sainte horreur de cette boisson. Je voulais commencer la soirée doucement, et si cela impliquait de boire quelque chose qui me dégoûtait, je préférais me sacrifier. J'avais un peu peur de finir bourrée, et de passer une nouvelle nuit avec lui. Bien que cette idée ne m'était pas du tout désagréable, je ne voulais pas passer pour une fille facile qui, avec un peu trop d'alcool dans le sang, sautait sur tout ce qui bougeait. C'était peut-être déjà ce qu'il pensait...
    "J'ai l'impression d'avoir déjà passé cette soirée…". C'était un peu le cas. Nous nous étions déjà trouvés sur des tabourets de bar semblables, à nous raconter tout et n'importe quoi sous l'effet de l'alcool. Nous avions fini dans son lit, et nous nous étions quittés sans regret. Aujourd'hui, j'étais peut-être la seule de nous deux à ne pas avoir une mémoire qui flanche pourtant, l'abus d'alcool avait bien abîmé mes souvenirs. A cet instant précis j'étais sobre, nous pouvions réinventé cette soirée, nos souvenirs. "C'est sans doute parce que notre première soirée a commencée dans un bar". Seul le taux d'alcool dans notre sang semblait être différent. L'air, le bar, nous... Tout semblait être pareil. " Mais à l'époque … tu n'étais pas majeure ". C'était donc ce qui le gênait. Il était un peu tard pour s'en préoccuper... Il n'y avait pas vu d'inconvénient pourtant ! C'était bien pour cela qu'avant ma majorité j'avais pour principale règle de ne pas parler de moi, et notamment de mon âge. Si ça n'embêtait pas tout le monde, ça en freinait d'autres. Qu'en aurait-il été pour lui ? " Mais tu ne t'en tires pas trop mal, j'aurais pu porter plainte". Je souriais, ne sachant pas vraiment où il voulait en venir.
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyLun 9 Sep - 17:21

Histoires.

Bière. Une bonne bière fraîche. Quelque chose de pas fort, qui occupe les mains et l'esprit. Qui n'est pas l'extase en terme de goût mais qui fera l'affaire. Je remerciais le serveur d'un signe de tête, avant de reporter mon attention sur la blonde. Qui me répondit que c'était normal d'avoir ce genre d'impression vu qu'on s'était rencontrés dans un bar. Bah oui. CQFD. Les détails changent mais l'histoire reste foncièrement la même. Jusqu'aux protagonistes.
Quand je lui fis part de mon ressenti, elle sembla se détendre un peu. Je n'avais visiblement pas paru aussi détendu que je préférai le croire … Comme quoi la communication c'est toujours une bonne chose. Mieux vaut tard que jamais. Elle me gratifia d'un regard avant de dire qu'elle aurait pu porter plainte. Ah oui. Maintenant que tu as mon nom et que j'ai même des photos de toi dans mon appareil, tu peux même inventer une édifiante histoire à dormir debout, qui parle de viol et de photos prises à ton insu … Les médias en raffoleraient, en plus. Je pris une longue rasade de bière en priant pour que ce genre de trip n'ai pas germé dans son esprit. Passer quelques années dans une cellule, merci bien.

Le bar était animé ce soir, bien plus que le parc où nous nous trouvions quelques minutes auparavant. Quelques grappes d'amis, beaucoup plus de mecs que de filles. L'une des rares filles présentes s'acharnait à draguer ouvertement et lourdement l'un des serveurs, et un groupe de jeunes -probablement les amis de la fille-, près de nous, s'amusaient à retranscrire les paroles. Je n'aurais pu dire lequel des camps était le plus vulgaire, mais une bonne moitié du bar en rigolait, et nous ne fîmes pas exception. C'était ce genre d'ambiance que j'appréciais dans les bars, où tous les clients partagent un même moment, où tous ont des étoiles dans les yeux, partagés entre l'alcool et les larmes de rire.

Je pris une nouvelle gorgée de bière. - Je ne crois pas que la première fois, le serveur se faisait draguer. Ou alors ... Je n'étais pas en état de m'en souvenir ... Bon allez, on change de sujet pour des eaux moins dangereuses, cette conversation pue ...

- Tu as dis que tu bossais les arts ? Je goûtais à l'arrière-goût laissé par la bière, douce saveur. Je ne t'ai pourtant jamais vu à la Woodlands Art League … Je n'y étais pas tout le temps, mais je passais souvent en coups de vent. Mais son visage ne m'a jamais marqué parmi les autres. Pas là-bas, en tous cas.
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyJeu 19 Sep - 8:33


    Il ne reprit pas ma réponse, sans doute un peu perdu lui aussi. Bien entendu je n'avais pas l'intention de le poursuivre en justice. Nous avions passé une nuit agréable et puis, il ne s'était rien passé d'inquiétant. J'avais un peu eu cette mauvaise idée à mon arrivée à Woodlands d'accumuler les histoires d'un soir, et il faut dire que j'avais eu de la chance, je n'avais jamais eu affaire à un psychopathe. En tout cas, mon compagnon de soirée passa à autre chose, et j'en fus ravie. J'étais plutôt jeune, et je n'aimais pas qu'on me prenne pour une gamine, et cela surtout avant ma majorité.
    " Je ne crois pas que la première fois, le serveur se faisait draguer. Ou alors ... Je n'étais pas en état de m'en souvenir ... ". Le changement de conversation me fit donc du bien, et je jetais un regard vers l'homme en question. En effet, trop perdue dans mes pensées, je n'avais pas fait attention à la jeune femme qui le draguait d'une façon totalement vulgaire. J'aurais eu honte à sa place, j'espérais sincèrement que l'alcool y était pour quelque chose, bien que ça n'excusait pas tout. Elle aurait put le faire plus délicatement, ou au moins plus discrètement. " Je n'en n'ai aucun souvenir non plus, mais peut-être que moi aussi je n'en étais pas capable ". Avec tout l'alcool que j'avais ingurgité lors de cette fameuse soirée, j'avais pu oublier quelques détails. Et il faut dire que ce genre de chose, je ne m'y attachais que très rarement. Sauf si comme ce soir, elle était vraiment ridicule... " Tu as dis que tu bossais les arts ? Je ne t'ai pourtant jamais vu à la Woodlands Art League … ". Tout comme Salvador, je buvais une gorgée de ma bière. J'avais beau me forcer, je n'aimais toujours pas ça. C'était presque de pire en pire. Si nous traînions un peu, il était hors de question que je renouvelle ma bêtise. " J'y passe de temps en temps, mais je ne m'éternise jamais. Mon job au Cinemark me prend pas mal de temps aussi...". J'avais beau adorer l'art, je n'arrivais pas à rester concentrée suffisamment longtemps pour y passer des heures. Alors je passais de temps à autre, quand j'étais motivée. "A ton tour... D'où viens-tu ? Que fais-tu ? Quel âge as-tu ?". Je lui souriais gentiment, l'interrogatoire ne pouvait être à sens unique, avant de boire une nouvelle gorgée de cette horrible boisson.
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyDim 22 Sep - 20:30

Réponses.

Notre conversation glissa sur un constat simple : on ne voulait pas reproduire la soirée A dans laquelle nous avions fait connaissance, même si cette soirée B y ressemblait. Enfin, on ne voulait probablement pas la reproduire. Et puis de toute manière, nous n'étions plus très sûr de ce que nous y avions fait. Magnifique constat, n'est-ce pas ?
Le serveur s'esquive, tente un pas de deux, mais la blonde résiste entre ses bras et l'entrave dans son sourire. Et dans son décolleté. La vue devait probablement être plaisante, encore un peu trop timide pour l'ignorer poliment, et la fille l'avait bien cerné. Quant à moi, je changeais de sujet, m'intéressant au parcours professionnel de celle qui m'accompagnait. Et qui n'avait rien à envier à la blonde plus loin, bien au contraire.

Azylis me répondit poliment qu'elle ne passait au Woodlands Art League qu'en coups de vent. Ce qui se comprenait très bien, elle avait un emploi à côté, et tous les artistes ne travaillent pas à l'Art League, certains ne font juste qu'y exposer leurs œuvres, créant ailleurs. Et elle retourna l'interrogatoire. Ce qui était tout à fait légitime, quand on y pense, vu la manière dont j'avais posé mes questions, tentant de me rattraper, de nous rattraper, de poser les bonnes questions. Je crois. Alors je m'attelais à y répondre.

- Je viens de New York, mais j'ai passé toutes mes vacances ici ... Je vis dans notre maison de famille, en fait. Et puis, on y a plus d'espace que dans un appartement dans la grosse pomme. Tu l'a deviné, je suis photographe, j'expose à la galerie de Woodlands mais à la base, je bosse pour quelques journaux à New York. A la base … Avant mon accident, avant mon coma, quand ma vie était encore glacée comme mes photos. J'espérais que depuis le temps, mon travail avait évolué, que mon regard sur le monde avait changé, car j'avais changé. Profondément. Du moins, j'avais évolué. - Et sinon, j'ai vingt-six ans. J'ai quelques semaines, un regard nouveau sur un monde souillé de crasse, il faut frotter pour voir la beauté. - D'autres questions ? De choses que tu voudrais savoir ? Vas-y ! enchaînais-je avant de boire encore un peu de bière. J'avais remarqué qu'elle s'étranglait à chaque gorgée, Azylis, elle ne devait pas vraiment aimer ça. Mais au moins ne finirions-nous pas dans le même état que la première fois. Normalement.


Dernière édition par B. Salvador Khan le Sam 28 Sep - 20:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyMer 25 Sep - 11:52


    Tout chez lui me rappelait quelqu'un. J'avais l'impression de revoir mon vieil amant perdu pourtant, j'étais intimement persuadée qu'il y avait autre chose. Quelqu'un d'autre peut-être. L'idée d'avoir déjà passé une soirée avait lui me forçait à penser qu'il me rappelait tout simplement ces instants-là, mais je savais qu'il y avait autre chose. Son regard, sa façon de poser ses doigts sur son verre, ses cheveux qui se balançait lorsqu'il se retournait pour observer le serveur embarrassé. Nous nous connaissions sans même avoir passé du temps ensemble. " Je viens de New York, mais j'ai passé toutes mes vacances ici ... Je vis dans notre maison de famille, en fait. Et puis, on y a plus d'espace que dans un appartement dans la grosse pomme. Tu l'a deviné, je suis photographe, j'expose à la galerie de Woodlands mais à la base, je bosse pour quelques journaux à New York ". Je l'enviais un peu, en fait. Il avait un peu l'air mélancolique quand il parlait, pourtant sa vie m'apparaissait comme celle que j'avais toujours rêvé d'avoir. Il était plutôt mignon, avait réussi dans le monde cruel de la photographie, avait habité New-York, avait une maison de famille -ce qui impliquait qu'il avait une famille-. C'était franchement tout ce que je souhaitais pour moi. J'aurais aimé avoir une famille, au lieu de grandir dans des foyers miteux ou des familles d'accueil toutes plus horribles les unes que les autres. J'aurais aussi aimé percer dans le monde de la photographie, mais avec l'influence de mon père si j'y parvenais ce serait grâce à ses contacts et non grâce à mon talent -encore fallait-il que j'en ai-. "J'ai surement vu tes photos alors, je regarderais mieux la prochaine fois ! Tu dois vraiment être doué... J'ai toujours rêvé d'aller à New York, mais je n'ai quasiment voyagé ". A part pour aller de maisons en maisons, mais ça ne comptait pas vraiment. " Et sinon, j'ai vingt-six ans ". Je fus surprise, à tel point que je ne fus sans doute pas discrète. Je rigolais légèrement, me rendant compte que finalement, il était quand même plus vieux que moi. J'avais toujours eu tendance à traîner avec des gens plus âgés, j'avais été obligée de gagner en maturité rapidement pendant mes années de foyer, pour éviter de me faire écraser par les plus grands. Mais en le voyant, je ne m'étais pas rendue compte qu'il y avait cinq ans entre nous. " Ah oui en effet, on a quelques années d'écart ". Ce n'était pas du tout une critique, une simple constatation. Il aurait put avoir encore cinq ans de plus, il aurait toujours eu autant de charme. " D'autres questions ? De choses que tu voudrais savoir ? Vas-y ! ". En fait, j'en avais des tonnes. J'avais besoin de savoir d'où venait vraiment cette impression de déjà vu. Plus le temps passait, et plus je comprenais la facilité avec laquelle j'étais tombée dans son lit. Je n'étais pas contre l'idée de recommencer, mais il fallait que je sache. Je finissais ma bière d'un trait, ne supportant plus cette torture, et commandais un mojito. "  Qu'est-ce que tu trouves de si génial à Woodlands pour ne pas être retourné à New York ? Et puis hum... Célibataire ? Marié ? Des enfants ? ". Bon j'allais peut-être loin en lui demandant s'il avait des enfants mais après tout, il y en avait de plus en plus qui en avait dès leurs seize ans.
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B. Salvador Khan
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Toi, moi ... et les autres. Azylis. Vide
MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptySam 28 Sep - 22:05

Mojito

Parler de soi est un exercice difficile. Qui peut prétendre se connaître parfaitement ? Qui peut raconter sa vie en quelques phrases, avec justesse ? Sans rien omettre d'important, c'est impossible. On sélectionne, on fait des choix, on omet consciencieusement des choses à notre interlocuteur -trice en l'occurrence. Sans avoir cependant l'air de justement, cacher des choses. Mais là, je n'avais aucune raison de passer sous silence les choses qui me composaient en grande partie. New York, mon coma. Avais-je seulement évoqué l'accident qui avait tué mes parents ? Non.
Comme j'exposais à la galerie et qu'elle y passait de temps en temps, je ne doutais pas qu'elle ait vu mes photographies, sans se douter de qui ai pris les clichés. Elle me prenait d'emblée comme quelqu'un de doué …Redoutable. C'était gentil, et flippant à la fois. On avait même pas regardé les clichés de la séance improvisé. Elle n'avait donc rien sur quoi juger. Mes quelques années en plus d'expérience, mais je lui avouais mon âge qu'après qu'elle m'eut promis d'aller étudier mes œuvres d'un peu plus près. Force est de constater notre écart d'âge.

Elle fit quelque chose qui ne me surprit pas, et cette constatation me fila les jetons. Elle finit sa bière rapidement, mais comme j'avais remarqué qu'elle s'étranglait avec depuis qu'elle l'avait entre les doigts, cela me sembla normal. Mais surtout, elle commanda un mojito derrière. On m'aurait demandé de deviner, j'aurais instinctivement dit le mojito. Pas que ce soit un cocktail répandu et apprécié, plutôt parce que je la voyais bien avec ce genre de boissons. Je ne savais plus à quoi nous avions tourné la première fois, mais … C'est vraiment bizarre. Je savais qu'elle commanderai un mojito, vous voyez ? En revanche, les questions qui suivirent me déstabilisèrent. Je la regardais, consterné.

- Des enfants ? J'ai une tête à avoir des enfants ? Alors que je suis dans un bar à l'heure où je devrais leur faire à manger ? Je ris légèrement. Elle était incroyablement drôle, quand elle le voulait. Non, je suis célibataire, ça a été un peu dur d'avoir une relation pendant mon coma, tu vois. Cela dit, j'avais rencontré des personnes plus qu'intéressantes depuis … Intrigantes. Ce qui répondrait probablement très bien à sa question initiale mais … Enfin, je suis resté ici parce que je me suis rendu compte que ma vie à New York était trop … paramétrée, je n'avais pas l'impression d'être aussi libre que ce que je voulais, et j'ai trouvé cette liberté ici. Cette réponse pouvait peut-être sembler pré-fabriquée, idéaliste, des choses que l'on peut dire comme ça, quand on ne se prend pas au sérieux, qu'on est rêveur, néanmoins, c'était vrai. Je n'avais pas de patron, pas de contraintes.

Avec un sourire, j'ajoutais : Et toi ? Des enfants ? Un mec qui risque de venir me fracasser le crâne s'il apprend que j'ai couché avec toi ? ... A moins que tu n'aies encore d'autres questions ? Je vidais moi aussi ma première bière, et le barman me fit la satisfaction de m'en servir une autre avant même que je la commande ... Preuve irréfutable du temps que j'ai autrefois passé derrière les comptoirs de cette ville ...
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Azylis Swan
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MessageSujet: Re: Toi, moi ... et les autres. Azylis.   Toi, moi ... et les autres. Azylis. EmptyVen 1 Nov - 13:51


    " Des enfants ? J'ai une tête à avoir des enfants ? Alors que je suis dans un bar à l'heure où je devrais leur faire à manger ? ". Il semblait presque vexé, et ça m'amusa. Ce visage offusqué, presque offensé, je l'avais déjà vu. Et je savais que, comme ce soir, il avait du provoquer mes rires qui se mêlaient aux siens. Je haussais les sourcils, lui accordant sa réponse. Ma question avait peut-être été un peu idiote, mais nombreux étaient ceux qui avaient des enfants à vingt ans. " Je ne pense pas qu'il y ait une tête à avoir des enfants, mais il y a un âge et... Je suis forcée de constater que nous l'avons presque atteint ! ". C'était déprimant. Non seulement parce que je me rendais compte que ma vie passait à une vitesse folle, mais aussi parce que j'avais horreur des enfants. Je n'avais que vingt et un ans pourtant j'avais l'impression d'avoir toute ma vie derrière moi, et que d'ici cinq ans je serais sans doute mariée et en cloque. L'horreur, tout ce qui m'effrayait était sur le point d'arriver. Sauf si je finissais en vieille femme à chat, ce qui restait une hypothèse à prendre en compte. " Non, je suis célibataire, ça a été un peu dur d'avoir une relation pendant mon coma, tu vois. Enfin, je suis resté ici parce que je me suis rendu compte que ma vie à New York était trop … paramétrée, je n'avais pas l'impression d'être aussi libre que ce que je voulais, et j'ai trouvé cette liberté ici ". Étant célibataire, nous pourrions peut-être remettre ça... Non c'était totalement déplacé, et j'effaçais immédiatement cette idée de ma tête. Ca n'avait pas du être facile pour lui, d'un jour se réveiller et de se rendre compte que si pour lui le temps s'était arrêté, ce n'était pas le cas pour les autres. Je ne savais pas s'il avait une copine, des amis, un travail, lorsque ça s'était produit, mais je me doutais bien que ça devait être un choc. Tout le monde l'avait peut-être déjà oublié, à son réveil. " Pour ma part j'ai plutôt l'impression d'être coincée ici, je vois tout en Woodlands, sauf de la liberté ". J'étais comme enfermée dans une prison dorée. Gamine, j'avais toujours rêvé que mon père vienne me chercher et me libère des foyers d'accueil. Mais aujourd'hui j'avais plutôt l'impression qu'il m'avait enfermé dans la villa de sa sœur comme un trophée, ou par culpabilité peut-être. Une chose était sure, je n'avais pas la liberté dont j'avais tant rêvé.
    " Et toi ? Des enfants ? Un mec qui risque de venir me fracasser le crâne s'il apprend que j'ai couché avec toi ? ... A moins que tu n'aies encore d'autres questions ? ". J'avais des tas de questions, bien trop indiscrètes pour être posées. Comme, comment avait-il vécu son réveil ? Qu'était devenue sa vie ensuite ? Comment s'en était-il remis ? Mais je ne voulais pas l'assommer de questions, et surtout pas le mettre mal à l'aise. Cette impression de déjà vu créait déjà une légère tension, je ne voulais pas en rajouter. " Pas d'enfant, pas de mec... Tu ne risques rien ! " Étant donné l'état de ma vie sentimentale, c'était plutôt moi qui risquais de me faire fracasser le crâne. Je riais légèrement avant de siroter mon mojito. "J'ai des tas de questions, mais je les garde pour plus tard... Oh, et j'y pense, je n'avais pas de mec non plus, quand on a couché ensemble ". C'était tellement mieux, de pouvoir profiter pleinement du célibat.
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